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Les manuscrits de la mer morte
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"J'ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. CHOISIS LA VIE, afin que tu vives, toi et ta descendance"

La Bible, livre du Deutéronome, chapitre 30, verset 19

Les manuscrits de Qumran

LES DÉCOUVERTES ARCHÉOLOGIQUES DE LA MER MORTE :
FANTAISIE OU HISTOIRE ?

par André LAMORTE
- Suite et Fin -

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3.3.4 - MAIS ALORS, DIREZ-VOUS, QUE REPRÉSENTE L'ÉTABLISSEMENT DE QUMRAN ?

On ne peut, en l’état actuel des choses, qu’émettre à cet égard des suppositions.
Je vous livre les deux plus vraisemblables.

  • 3.3.4.1 - Première supposition :

    M. André Parrot, à la suite de Dalman (1914) et René Dussaud (1958), reconnaît au Quirbet Qumran un fortin, dont la première installation remonterait au XVe siècle avant Jésus-Christ (date à laquelle on ne parlait pas d’Esséniens), et qui, après abandon et reconstruction, demeura en activité jusqu’à la première révolte juive, en 68 après Jésus-Christ. Réfugiés dans cette région, les patriotes juifs, luttant contre l’occupant romain, logeaient alors dans l’établissement voisin de la forteresse. Ainsi s’expliqueraient les fossés, les citernes des ruines de Qumran (réservoirs destinés à retenir l’eau amenée de l’Ain Feshka, ou de plus loin), et aussi les piscines utilisées par le poste militaire.

    Quant aux manuscrits des grottes, et le fameux rouleau de cuivre découvert dans la grotte 3, qui donne l’inventaire des cachettes où était dispersé le trésor du Temple et mentionne la valeur colossale de ce trésor, tout ceci aurait été évacué de Jérusalem — ou d’ailleurs — à la veille de la terrible répression de Titus, en 70 de notre ère, et caché dans les grottes proches du fortin, et sous sa protection. Les Esséniens n’ont probablement rien à voir en tout cela.
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  • 3.3.4.2 - Deuxième supposition :

    (qui d’ailleurs n’infirme pas la première)

    Elle émane de M. Del Médico. Tout le contexte, déclare-t-il, est fonction du cimetière, de ce cimetière voisin des ruines de l’établissement de Qumran.

    Pendant les persécutions romaines du Ier siècle avant Jésus-Christ et du Ier siècle après Jésus-Christ, quand les Romains vidaient les tombeaux juifs et leurs sarcophages pour en faire des écuries et des crèches pour leurs chevaux, bien des Juifs ont pu transporter leurs morts dans la région désolée et inhabitée de la mer Morte. À proximité du fortin israélite, leur sépulture devait être à l’abri de toute violation.

    Telle serait l’explication du cimetière de 1100 tombes aux ossements des deux sexes et de tous âges. Et telle serait aussi l’explication des constructions voisines organisées pour des collectivités. Il fallait, en effet, des gardiens du cimetière. Ceux-ci (qui devaient être appelés à se relayer souvent à cause de l’ambiance malsaine de la région) logeaient dans les constructions établies là pour des soldats, et peut-être réorganisées pour eux-mêmes.

    Les Esséniens n’auraient donc encore rien à voir en cette macabre histoire.

    Ce qui est bouleversant, c’est de constater l’accueil que l’édifice de Dupont-Sommer — tout au moins durant un certain temps — a rencontré parmi des hommes pourtant habitués à la recherche rigoureuse: historiens, hébraïsants, théologiens, et chez des spécialistes catholiques et protestants qui, sans contrôle, ont accepté que soit jeté le discrédit sur l’originalité du christianisme. Un sur-spécialiste n’avait-il pas parlé et écrit! Un tel accueil ne serait-il pas le signe d’une immense indifférence, d’un abandon préétabli de la Parole de Dieu et de la Vérité révélée?

    Car, nous avons essayé de le démontrer, il n’est pas difficile de s’apercevoir que l’édifice prétendument historique de l’essénisme de Qumran est loin de nous offrir les garanties scientifiques susceptibles d’emporter notre adhésion.

    Avant de nous laisser conquérir par une théorie qui fait du christianisme une séquence de l’essénisme, et du Christ l’imitateur du chef d’une secte juive, ne convient-il pas de considérer de près ladite théorie? On s’aperçoit alors que tout l’édifice de Qumran ne repose d’aplomb que sur l’imagination fertile de l’historien.

    Les origines du christianisme, nous n’avons pas à les chercher dans les élucubrations des sectes, même judaïques, car ces origines sont en Dieu. Elles sont dans son intervention surnaturelle par la Parole Écrite de l’Ancien et du Nouveau Testament, et par la Parole faite chair en Jésus-Christ. Sauf à courir le risque de se fourvoyer dans des divagations intellectuelles, la science vraiment fondée sur l’histoire et l’archéologie n’infirmera sans doute jamais ces origines spécifiques.
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4 - BILAN POSITIF

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4.1 - LES MANUSCRITS BIBLIQUES.

Pourquoi ne parle-t-on guère, à propos des découvertes archéologiques de Juda, que de l’hypothèse du «monastère essénien» et jamais, ou presque, des manuscrits? N’y a-t-il que fort peu d’historiens, d’hébraïsants, d’archéologues chrétiens, assez sûrs de l’autorité des Écritures pour exploiter des documents, universellement reconnus, lesquels, sans aucun subterfuge, peuvent apporter à la tradition biblique le poids de leur témoignage?

Il est troublant de constater que les conférences ou articles, consacrés aux découvertes de la mer Morte, laissent le plus souvent dans l’ombre les manuscrits bibliques pour n’évoquer que l’hypothèse de Dupont-Sommer sur les ruines de Qumran.

Pourtant, ce sont les manuscrits bibliques d’Aïn Feschka qui apportent aux découvertes archéologiques de Juda leur caractère positif et fécond. Trop positif, sans doute, au gré de la plupart des critiques habitués aux vues de l’esprit, et qui redoutent de voir infirmer par d’irrécusables documents une «science historique» qui n’a de scientifique et d’historique que le nom.

Nous rappellerons à cet égard la déclaration du savant archéologue américain Albright devant une photographie du célèbre rouleau d’Ésaïe, qu’il s’agissait de «la plus sensationnelle découverte des temps modernes»

Nous nous bornerons à considérer ce rouleau complet d’Ésaïe, trouvé dans la grotte A en 1947, en compagnie de dix autres manuscrits importants, dont le Manuel de Discipline et le Commentaire d’Habakuk. Nous dirons quelques mots aussi des petits fragments du Lévitique, appartenant également au trésor de la grotte A. Ces deux documents apportent un désaveu impitoyable aux conclusions de la critique négative de ces cent cinquante dernières années.

Voici la liste des manuscrits découverts en 1947 dans la grotte A, et leur première distribution:
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4.1.1 - LOT DU COUVENT SAINT-MARC (ACQUIS PAR LES ÉTATS-UNIS)

1) Copie du Livre d’Ésaïe (un rouleau) — Rouleau complet d’Ésaïe.
2) Commentaire du Livre d’Habakuk (un rouleau).
3) Manuel de Discipline (deux rouleaux).
4) Apocalypse de Lamech (un rouleau).
5) Fragments du Livre de Daniel et divers.

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4.1.2 - LOT DE L'UNIVERSITÉ HÉBRAÏQUE A JÉRUSALEM.

1) La «Guerre des fils de la lumière et des fils des ténèbres» (un rouleau).
2) Recueils d’Hymnes et de Psaumes d’actions de grâces (4 rouleaux).
3) Copie du Livre d’Ésaïe (un rouleau incomplet et plus récent que celui du lot précédent).

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4.1.3 - LOT DU MUSÉE ROCKFELLER A JÉRUSALEM.

1) Fragments recueillis au cours de la fouille de la grotte, où ont été identifiés des textes canoniques (Genèse, Juges, Deutéronome, Lévitique) ou apocryphes (Jubilés, textes hébreux).

2) Fragments achetés depuis 1949 et qui complètent, semble-t-il, les rouleaux des lots A et B (Apocalypse de Lemech, Manuel de Discipline du Lot A et copie d’Ésaïe de l’Université hébraïque).

Les manuscrits les plus importants sont incontestablement les premiers de la liste A acquise par les Américains. Mais il faut dire que ces grands manuscrits sont revenus en Palestine en automne 1955, et sont depuis lors au nouveau musée des antiquités, et propriété d’Israël.

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4.2 - LE MANUSCRIT COMPLET D'ÉSAÏE.

Ne revenons pas sur l’histoire de la découverte de la grotte A par un jeune bédouin dans le désert montagneux de Juda, à proximité de la mer Morte.

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4.2.1 - COMMENT SE PRÉSENTE LE ROULEAU D'ÉSAÏE ?

Un texte écrit sur parchemin en peau de brebis, organisé sur deux, trois ou quatre colonnes, et tenant sur dix-sept feuilles cousues bout à bout. Longueur: 7 m. 34; largeur: O m. 26. Écrit en hébreu carré, sans signe de vocalisation. Ce rouleau nous frappe extérieurement par son ancienneté et son état de conservation.

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4.2.2 - L'ANCIENNETÉ.

En dehors du papyrus Nash, découvert il y a soixante-dix ans en Égypte et datant du Ier siècle après Jésus-Christ (ne comportant que quelques fragments de l’Exode et du Deutéronome), les seuls manuscrits hébreux en notre possession étaient des documents très récents, du IXe ou du Xe siècle de notre ère: un manuscrit de la synagogue caraïte du Caire (895), et le Codex Babylonicus Petropolitanus (916).

Or, le rouleau complet d’Ésaïe est aujourd’hui définitivement reconnu comme antérieur à l’ère chrétienne. Les spécialistes catholiques ou protestants (Albright, Millar-Burrows, le Père de Vaux, André Parrot, etc.) oscillent entre la fin du second siècle et le début du premier siècle avant Jésus-Christ. Des spécialistes non croyants, comme Dupont-Sommer, ne descendent pas au-dessous du début du premier siècle avant Jésus-Christ.

On sait que deux procédés sont aujourd’hui à la disposition des savants pour fixer l’âge d’un manuscrit:
1) le procédé épigraphique, le plus précis, qui consiste à comparer le manuscrit avec d’autres manuscrits déjà datés;
2) le procédé chimique, qui permet d’établir le rapport actuel de deux éléments: la quantité de carbone 12 (ordinaire) et de carbone 14 (radioactif), et de saisir par là le moment où toute assimilation de carbone 14 s’est arrêtée avec la vie. (N’oublions pas qu’on opère sur des éléments ayant appartenu soit à des animaux (parchemins), soit à des végétaux (toiles servant d’enveloppes aux manuscrits). Ce second procédé est très approximatif.

Un élément supplémentaire très précieux pour la datation des rouleaux de la mer Morte a été l’étude de leur contexte archéologique, c’est-à-dire de tous les fragments de manuscrits épars dans la grotte, parmi les jarres brisées: fragments de poterie, une lampe romaine, des bols en argile, etc. En somme, des éléments remontant à deux périodes différentes: la période hellénistique (IIe siècle avant Jésus-Christ) et la période romaine (IIe à IIIe siècle après Jésus-Christ), mais rien de la période hérodienne (celle du Christ).

L’étude du contexte archéologique permet ainsi de présumer que la grotte fut fermée au premier siècle, vraisemblablement au temps de la ruine de Jérusalem, en 70, et ouverte au IIIe siècle (période romaine). À cette époque, une trentaine de jarres furent brisées. Une seule fut respectée, celle qui ne devait être violée qu’en 1947.
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4.2.3 - L'ÉTAT DE CONSERVATION.

On est confondu quand on se penche sur ce rouleau d’Ésaïe, vieux de plus de 2000 ans, qui n’accuse que quelques petits trous, quelques traces de réparation et quelques marques de doigts. On est confondu quand on songe que ce manuscrit, qu’on peut lire presque sans aucune difficulté, pourrait être celui que Jésus lisait dans la synagogue de Nazareth, et qu’il a touché de ses mains ( Luc 4:16-20 ).

Une telle conservation, absolument unique dans les annales paléographiques, s’explique:
1) par les soins apportés à l’enveloppement (rouleau enveloppé de toile recouverte de bitume et de cire);
2) par l’imperméabilité des jarres dans lesquelles les rouleaux étaient placés (jarres de terre cuite fermées par un enduit de poix); enfin
3) par les conditions atmosphériques exceptionnelles dans la région de la mer Morte.

Comment expliquer l’absence totale de manuscrits hébreux antérieurs au IXe siècle de notre ère jusqu’à la découverte d’Ain Feshka ? Cette explication nous est donnée par la coutume juive qui voulait qu’un manuscrit devenu impropre à une lecture aisée fût soigneusement caché. On le plaçait dans une génizath, c’est-à-dire dans un réduit annexe d’une synagogue. Lorsque la génizath était pleine, et surtout lorsque sévissaient la guerre ou la persécution, on en transportait le contenu, avec tous les rouleaux utilisés qu’on voulait sauver du désastre, sur un sol sacré où ils pouvaient être mis à l’abri de toute violation. Ils y furent si bien cachés que, jusqu’au XXe siècle de notre ère, aucun de ces documents anciens ne fut retrouvé.

Mais cette explication nous donne la clef de la destination des grottes aux manuscrits, et en particulier de la grotte A. Cette grotte ne fut certainement pas, selon les déclarations de Dupont-Sommer, la bibliothèque du monastère essénien que nous considérons comme une fiction; elle fut plus vraisemblablement une de ces terres sacrées où les Juifs ensevelirent (peut-être à la veille de la persécution romaine du premier siècle) les rouleaux de leurs synagogues.
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4.3 - LE MANUSCRIT D'ÉSAÏE ET LA BIBLE.

Sur le plan de la tradition biblique, le texte du rouleau complet d’Ésaïe autorise deux observations de la plus haute importance:

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4.3.1 - QUALITÉ DU TEXTE MASSORÉTIQUE.

Le manuscrit d’Ésaïe permet de présumer la conformité du texte hébreu traditionnel, appelé texte massorétique, avec le texte original perdu.

Jusqu’en 1947, la question se posait: est-ce que le texte hébreu que nous possédons de l’Ancien Testament, dont la transcription et la complète mise au point ne furent achevées qu’au Xe siècle de notre ère, n’a pas modifié, altéré le texte original?

Or, voici un manuscrit antérieur de dix ou onze siècles à notre texte massorétique, qui accuse une similitude frappante avec celui-ci. Quelques variantes orthographiques, quelques corrections, comportant d’ailleurs, dans la marge, la signature de leurs auteurs. Mais ces variantes et corrections, en nombre très réduit, ne modifient en rien le sens du texte.

On peut présumer que le texte du manuscrit, tellement plus proche de l’original que le texte massorétique, est conforme à l’original. Mais la conformité entre le texte massorétique et le texte du manuscrit permet d’inférer la conformité entre le texte massorétique et le texte original.

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4.3.2 - LE MANUSCRIT COMPLET D'ÉSAÏE POSTULE L'UNITÉ D'AUTEUR.

Ceci est d’une importance capitale en ce qui concerne l’autorité des Écritures.

Ésaïe a signé son livre, et il a fixé l’époque de sa composition par des données historiques précises ( Ésaïe 1:1 ). Ses prophéties ont été écrites au cours de quarante années, sous les règnes de quatre rois: Ozias, Jotham, Achaz et Ezéchias.

Or, depuis plus d’un siècle, la critique historique qui refuse à Moïse la paternité du Pentateuque, ne reconnaît à Ésaïe que les trente-neuf premiers chapitres de son livre, à l’exclusion de quelques passages. Elle déclare que les chapitres 40 à 55 sont d’un auteur anonyme, contemporain de l’exil, dénommé le second Ésaïe, et que les chapitres 56 à 66 sont d’un troisième auteur qui aurait écrit au IIIe, ou même au IIe siècle avant Jésus-Christ, et qu’on dénomme le troisième Ésaïe.

Sur quels arguments repose cette hypothèse des trois auteurs? Sur une prétendue différence de style et de vocabulaire. Incontestablement, il y a des divergences de style et de vocabulaire entre les trois sections auxquelles on veut donner un auteur différent. Mais ces divergences ne sauraient justifier la théorie de trois auteurs. Car enfin, indépendamment des thèmes variés (histoire, menaces contre Juda ou contre les peuples païens, exil, prophéties eschatologiques) qui peuvent expliquer certaines variantes littéraires, comment ne pas concevoir des modifications de style et même de vocabulaire chez un auteur qui a échelonné son ouvrage sur quarante ans, entre le temps de sa jeunesse et celui de ses vieilles années? On pourrait trouver tant d’exemples dans la littérature profane, chez des auteurs comme Victor Hugo, Milton, etc., dont l’œuvre s’étale parfois sur plus d’un demi siècle.

À vrai dire, la critique historique ne nous donne pas son véritable argument. La vraie raison de l’hypothèse des trois auteurs, c’est la négation de l’inspiration de la Bible, c’est le refus du surnaturel.

Comment Ésaïe, qui vivait au VIIIe siècle, pouvait-il annoncer des événements qui devaient se produire deux siècles après lui? À partir du chapitre 40, en effet, le prophète annonce le retour de l’exil de Babylone, il nomme même Cyrus, le roi perse qui signa l’édit de libération des Juifs. Est-ce possible? C’est impossible, selon la critique, et il convient alors de postuler des auteurs contemporains des événements et des personnages rapportés.

Sur le plan purement matériel, le manuscrit d’Ésaïe infirme l’hypothèse de trois auteurs. Voici comment: le manuscrit date du IIe siècle avant Jésus-Christ. On ne peut attribuer à l’original une époque postérieure au IVe ou Ve siècle avant Jésus-Christ. (C’est la marge minima adoptée par les savants.) L’hypothèse du troisième Ésaïe, du IIIe et du IIe siècle tombe, car l’original ne saurait être postérieur au manuscrit.

Si l’hypothèse d’un troisième auteur s’avère scientifiquement inadmissible, celle du deuxième auteur, édifiée sur les mêmes principes que celle du troisième, ne saurait retenir notre confiance.
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4.4 - LES CINQ PETITS FRAGMENTS DU LÉVITIQUE.

Évoquons très brièvement les cinq petits fragments du Lévitique découverts aussi dans la grotte d’Ain Feshka, qui ne sont pas déposés au «Musée d’Israël» comme le Manuscrit d’Ésaïe, mais au Musée archéologique Rockefeller situé également à Jérusalem.

Bien peu de chose apparemment ! Et cependant assez pour bouleverser encore les conclusions de la critique en ce qui concerne cette fois le livre du Lévitique.

La critique historique date le Lévitique de l’époque du retour de l’exil, et les chapitres 17 à 26, appelés Code de Sainteté, n’auraient été écrits qu’au Ve siècle avant Jésus-Christ (dix siècles après Moïse).

Or, il se trouve que les cinq petits fragments, qui sont des manuscrits:
1) sont écrits en vieil hébreu (et non en hébreu postérieur, dit hébreu-carré, comme le manuscrit d’Ésaïe). Ils sont donc antérieurs au manuscrit d’Ésaïe. Ils dateraient du VIe siècle avant Jésus-Christ (André Parrot dit: «peut-être même du VIIe»).
2) Ces fragments portent précisément sur les chapitres 17 à 26 du Lévitique.

Devant un manuscrit du VIe ou du VIIe siècle avant Jésus-Christ, il serait désormais insensé de vouloir dater l’original du Ve siècle. Il faut postuler un original du IXe ou du Xe siècle. Et pourquoi pas du XVe! c’est-à-dire de l’époque de Moïse.

Comme le manuscrit complet d’Ésaïe apporte une présomption scientifique de premier ordre à la thèse traditionnelle de l’unité d’auteur et de l’authenticité du livre d’Ésaïe, les cinq petits fragments du Lévitique apportent une aussi forte présomption en faveur de la thèse traditionnelle de l’authenticité mosaïque du Pentateuque.
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4.5 - SCIENCE ET FOI.

Certes, les vérités surnaturelles: l’inspiration des Écritures, le sacrifice rédempteur, la résurrection, la vie éternelle..., ne se démontrent pas. Elles sont objets de la foi, et il serait fou de penser que l’archéologie pourrait nous faire faire un jour l’économie de la foi.

Néanmoins, nous remercions Dieu pour la mise à jour de ces documents extraordinaires d’un lointain passé qui nous apportent de si réconfortantes confirmations de l’autorité du Livre sur lequel repose l’édifice de notre foi et de notre espérance. Avec le manuscrit d’Ésaïe, avec les fragments du Lévitique, nous ne sommes pas dans le monde fictif et imaginaire de «l’essénisme de Qumran», nous sommes sur le terrain solide des textes, c’est-à-dire des faits. Et c’est sur ce terrain que se trouve précisément tout l’intérêt des découvertes de la mer Morte.

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5 - APPENDICE ET CONCLUSION

Bien avant les découvertes de la mer Morte, l’archéologie avait mis à jour dans le Moyen-Orient des quantités de manuscrits ou d’autres documents qui ont apporté leur imposant témoignage à l’historicité des récits bibliques comme à l’authenticité des textes scripturaires.

S’il est admis que l’histoire vise à la recherche rigoureuse et impartiale des faits du passé, l’historien qui veut avoir une connaissance exacte des peuples anciens qui furent en contact avec Israël: Égyptien, Hittite, Assyrien, Babylonien, Perse, Grec, Romain, ne peut négliger la Bible.

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5.1 - ORTHOGRAPHE DES NOMS DE ROIS.

Le grand linguiste américain Dick Wilson a apporté la preuve, il y a soixante ans, que c’est à la Bible qu’il faut demander l’orthographe exacte des noms des rois étrangers à Israël dont elle fait mention.

Dans l’un des trop rares ouvrages qu’il a écrits: A Scientific Investigation of the Old Testament, Dick Wilson déclare: «L’exactitude avec laquelle sont orthographiés les noms des rois nous fournit une extraordinaire confirmation de la très soigneuse transmission des sources originales par les documents hébreux. Les 24 noms des rois d’Égypte, d’Assyrie, de Babylone et autres (qui se trouvent dans l’Ancien Testament) contiennent 120 lettres consonnes qui toutes occupent un ordre identique dans les inscriptions de ces rois eux-mêmes, ou dans celles de leurs contemporains. Que les écrivains hébreux nous aient transcrit ces noms avec une exactitude si parfaite, et selon les règles de la philologie, voilà qui nous donne une merveilleuse preuve des soins qu’ils ont apportés à leurs travaux, et de leur science».

Le savant professeur montre les erreurs commises par les scribes de l’antiquité dans la transcription des noms de rois: par exemple, des rois d’Égypte conservés dans les listes de Manethon, d’Hérodote et de Diodore de Sicile; des noms des rois d’Assyrie et de Babylone conservés par Africanus, Castor et le Canon de Ptolémée. Il montre l’impossibilité de s’appuyer sur les textes des historiens grecs et arabes en ce qui concerne les rois d’Égypte, d’Assyrie et de Babylone, et il écrit: «Nous avons donc, dans l’ordre dans lequel les rois sont cités, dans les époques mentionnées et l’orthographe des noms des rois, une base indestructible pour fonder notre foi en la véracité de l’histoire que donnent les livres de l’Ancien Testament».

Que dire de l’éclatante confirmation que ne cesse d’apporter depuis un siècle l’archéologie à la véracité de nombreux récits bibliques considérés jusque-là comme légendaires par un très grand nombre de critiques!

Nous ne pouvons citer ici que quelques exemples.
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5.2 - LES TABLETTES DE TELL EL AMARNA.

Les critiques de l’Ancien Testament, jusqu’à la fin du XIXe siècle, déclaraient que l’écriture était inconnue des Hébreux avant le IXe siècle avant Jésus-Christ. Les livres du Pentateuque ne pouvaient être de Moïse. Même si l’Écriture affirme le contraire (*), ils prétendent que Moïse ne savait pas écrire. Le Pentateuque ne pouvait avoir été écrit qu’après le IXe siècle.

(*) Exode 24:4 ; Deutéronome 31:9 ; Actes 7:22.

En 1887, les archéologues découvraient en Haute-Égypte les tablettes gravées d’Amarna, au nombre de 350, qui apportaient un démenti formel à cette thèse en démontrant la haute antiquité de l’écriture.

Ces tablettes appartenaient aux archives de deux empereurs égyptiens contemporains de l’invasion de Canaan par les Hébreux: Aménophis III et Aménophis IV. Chose curieuse: elles ne sont pas écrites en égyptien antique, mais en cunéiforme introduit en Palestine par les Sémites. On y trouve également de l’hébreu. Elles furent écrites par les roitelets de Palestine et de Syrie à leur Pharaon, entre 1400 et 1360, c’est-à-dire à l’époque de la conquête de Canaan.

La preuve est faite que l’on savait écrire au temps de Moïse, et certainement beaucoup plus tôt, non plus en caractères idéographiques, mais en caractères phonétiques et syllabiques.

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5.3 - LE CHAPITRE 14 DE LA GENÈSE.

L’historien Wellhausen considérait le chapitre 14 de la Genèse comme une pure légende, aucune inscription profane n’ayant jamais confirmé l’existence des rois contemporains d’Abraham qui y sont mentionnés.

Depuis Wellhausen, grâce aux tablettes de Tell el Amarna, aux inscriptions d’Assurbanipal et à des tablettes babyloniennes, archéologues et épigraphistes ont identifié les rois dont il est question dans ce chapitre. Kédorlahomer, roi d’Elam, est une transcription de Koudour-Lagamar; Arjoc, roi d’Ellasar, n’est autre que Rim-Sin, roi de Larsae, capitale importante de la Basse Chaldée; Amraphel, roi de Schinear, ne peut être que Hammurabi, roi de Babylone, dont le fameux code du Musée du Louvre porte le nom; Tidéal, roi de Goïm, serait un roi des hordes nomades (Goïm) qui avoisinaient Elam, au nord.

Avec Hammurabi et consorts, nous nous trouvons exactement à l’époque d’Abraham et le récit du chapitre 14 s’avère pleinement historique.

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5.4 - LES FOUILLES DE JÉRICHO.

Miracle stupide que celui de la prise de Jéricho par Josué ( Josué 6 ), déclaraient les critiques. Comment admettre que les assaillants aient pu entrer dans une ville écroulée et écrasée sous sa puissante muraille, y dévouer par interdit les habitants et les animaux, entrer dans la maison de Rahab pour parlementer avec elle et sa famille, et s’emparer ensuite de tous les objets d’airain et de fer pour les faire entrer dans le trésor de l’Eternel?

Les fouilles menées entre 1925 et 1934 par Garstang ont révélé que la muraille de Jéricho avait été renversée complètement vers l’extérieur. Ainsi les Israélites purent pénétrer à l’intérieur de la cité et y trouver des maisons debout et des habitants.

On a constaté également que, suivant les données bibliques, la ville fut systématiquement incendiée. Les briques calcinées en sont la preuve.

Par ailleurs, les fouilles de Garstang ont permis de vérifier l’exactitude de la chronologie biblique quant à l’époque de l’exode et de l’entrée du peuple d’Israël en Canaan.

La Bible situe l’événement vers 1410 avant Jésus-Christ. La chronologie courte adoptée par les historiens profanes depuis près de 100 ans, faisait de Ramsès II, pharaon tyrannique et prestigieux, le pharaon de l’exode. Mais Ramsès II régna entre 1295 et 1229 avant Jésus-Christ, donc environ deux siècles après l’époque donnée par la Bible.

Selon les scarabées à l’effigie des pharaons de la 18e dynastie qui régnèrent sur Canaan avant la conquête d’Israël, scarabées retrouvés dans la nécropole de Jéricho, Aménophis III est le dernier roi d’Égypte dont il soit fait mention. La prise de Jéricho et la pénétration en Canaan se produisirent donc au cours de son règne, lequel s’établit entre 1413 et 1377. Les tablettes de Tell el Amarna établissent les traces de la conquête entre les années 1407 et 1350. On sait que ces tablettes sont contemporaines d’Aménophis III et Aménophis IV (ou Akhenaton).

Nous avons là des indications historiques qui confirment les données chronologiques de la Bible sur le temps de l’exode. La date ne saurait en aucune façon être descendue jusqu’à Ramsès, c’est-à-dire jusqu’au XIIIe siècle.
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5.5 - LES HITTITES.

Il y a quelque soixante-dix ans, les historiens profanes déclaraient que les Hétiens (ou Hittites), dont il est question 49 fois dans l’Ancien Testament, n’avaient jamais existé. On n’avait trouvé aucune indication sur ce peuple dans l’histoire profane. La Bible, disait-on, avait simplement inventé.

Depuis 1906, des fouilles retentissantes ont mis à jour en Asie Mineure d’innombrables vestiges de ce qui fut l’immense empire hittite. De grandes villes ont été dégagées: Karkémish, et la capitale Bogatzcoï. Des tablettes d’argile en nombre considérable, des monuments avec inscriptions ont révélé la grandeur et la puissance de cet empire au milieu du deuxième millénaire, à l’époque de Moïse. Aujourd’hui, tout le monde connaît l’existence des Hittites. On sait que, pendant mille ans, ce peuple se mesura victorieusement avec l’Égypte; que c’est une princesse hittite qui devint l’épouse de Ramsès II.

C’est à M. Del Médico que l’on doit la découverte du secret de la langue hittite, découverte qui permit le déchiffrement des inscriptions et la révélation du rôle historique joué par «ces fils de Heth» dont la Bible seule, depuis des siècles, évoquait l’existence

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5.6 - RAS SHAMRA.

Par les lettres de Tell el Amarna, ensuite par des inscriptions héthiennes, on savait l’existence d’Ugarit qui florissait au XVe siècle avant Jésus-Christ.

En 1929, des fouilles furent entreprises à Ras Shamra, près de la côte syrienne, qui ont contribué grandement à la connaissance de la région entre le Tigre et le Nil. Ras Shamra s’avéra être la ville du district d’Ugarit évoqué par les inscriptions égyptiennes et hittites.

L’importance des recherches à cet endroit se trouve surtout dans le fait de la découverte d’une bibliothèque renfermant des centaines de tablettes d’argile. L’écriture est cunéiforme, mais le langage de la plupart de ces tablettes ressemble beaucoup à l’hébreu. C’est ainsi que ces tablettes sont intéressantes non seulement pour l’histoire de la Syrie, mais aussi et surtout parce qu’elles projettent de sérieuses clartés sur l’hébreu biblique.

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5.7 - SODOME ET GOMORRHE.

Peut-on espérer retrouver un jour quelques vestiges des villes de la plaine anéanties à l’époque d’Abraham sous une pluie de soufre et de feu venant du ciel ( Genèse 18:20; 19:24-26, 28 )? Les Américains, jusqu’ici très optimistes à cet égard, semblent y avoir renoncé.

Au début du siècle, des chercheurs prospectèrent la vallée de Siddim, à l’extrême sud de la mer Morte, aux lieux mêmes indiqués par la Bible. On découvrit les vestiges d’une ville, encore appelée Tsoar. Mais ce n’était pas la Tsoar antique. Il s’agissait d’une cité moyen-âgeuse d’une certaine importance, peut-être bâtie sur l’emplacement de l’ancienne.

Aucune des quatre autres villes dont il est question dans Genèse 14:1 et 2, et parmi elles Sodome et Gomorrhe, ne furent découvertes.

Mais les travaux des géologues permettent de présumer que ces villes ont été enfouies sous les eaux de la mer salée après leur destruction. Au nord de la presqu’île de la Lisan qui entre largement dans la mer, la profondeur de la mer est de 400 mètres environ; au sud, la profondeur décroît rapidement pour atteindre 20, 15, 10 mètres et moins à mesure qu’on se rapproche du rivage méridional. Il convient de penser qu’avant la destruction des villes, au temps d’Abraham et de la guerre des rois, qui se déroula dans cette région, la mer Morte ne dépassait pas au sud les limites de la Lisan. Il y avait donc une vaste plaine, la plaine de Siddim, entre la mer et les collines du Néguev.

Dans son ouvrage: La Bible arrachée aux sables, Werner Keller rapporte: «Quand on se dirige en barque vers la pointe méridionale de la «mer du Sel», on peut, si le soleil est dans une position favorable, faire une découverte ahurissante: à quelque distance de la rive, des forêts que le sel a conservées se profilent nettement sous l’eau. Les troncs et les restes d’arbres semblent fort anciens. Sans doute les troupeaux de Lot se réfugiaient-ils à leur ombre, lorsqu’ils étaient encore verts et vivants. Car cette partie étonnamment plate de la mer Morte qui va de la presqu’île eL-Lisan jusqu’à l’extrémité méridionale était autrefois la vallée de Siddim ! La Bible l’affirme d’ailleurs sans équivoque: «Ils (les rois) se rassemblèrent dans la vallée de Siddim, qui est la mer du Sel» ( Genèse 14:3 )» (p. 71).

La géologie a pu dater avec une relative précision l’époque de la submersion de la vallée de Siddim, et, de ce fait, l’époque de la ruine des villes de Sodome et de Gomorrhe. Le savant américain Jack Finegan écrit: «Il semble que c’est vers 1900 av. J.-C. que se produisit le cataclysme... Une étude de tous les témoignages littéraires, géologiques et archéologiques permet de conclure que les villes de la plaine ( Genèse 19:29 ) étaient situées dans une région à présent recouverte par des eaux qui envahirent lentement la partie méridionale de la mer Morte, et que leur destruction résulta d’un grand tremblement de terre, sans doute accompagné d’explosions, d’éclairs, de dégagements de gaz naturel et d’un incendie généralisé». (Cité par Werner Keller, La Bible arrachée aux sables, 1958, p. 73).

«Vers 1900 avant Jésus-Christ», souligne Werner Keller, donc au temps d’Abraham!

Sans doute, on ne retrouvera jamais Sodome et Gomorrhe. Mais en l’état actuel des recherches poursuivies depuis près d’un siècle, on peut approximativement présumer leur emplacement, et ce qui est particulièrement intéressant pour nous, c’est la confirmation que ces recherches apportent au temps que la Bible donne de la fin tragique des deux cités.

Nous pourrions multiplier les exemples. Tous, comme ceux que nous venons de citer, nous montreraient — si nous les laissions parler sans y rien mêler de notre imagination — combien la Bible est vraie. Sur le seul plan historique, la Bible mérite d’emporter notre adhésion autant, et plus sans doute, que n’importe quel ouvrage d’histoire.
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Puce boule verte

5.8 - CONCLUSION GÉNÉRALE : L'ARCHÉOLOGIE NE FAIT QUE CONFIRMER L'ÉCRITURE.

Comme nous l’avons souligné plus haut, nous ne croyons pas que les découvertes archéologiques puissent jamais apporter une démonstration irréfutable des vérités révélées. En donnant sa Parole aux hommes, Dieu ne leur a pas fourni des preuves matérielles ou rationnelles. Il leur a offert son Saint-Esprit comme interprète seul qualifié pour les conduire, à travers son Livre, dans toute la vérité ( cf Jean 14:26; Jean 16:13; 1 Corinthiens 2:9-16; 2 Corinthiens 3:12-17 ).

Mais nous ne pouvons que nous réjouir, comme chrétiens, lorsque l’archéologie, réfutant par les faits les graves assertions de la critique négative, vient confirmer l’autorité extrinsèque de l’Écriture Sainte.

Remettre en cause l’école de Wellhausen, qui a été largement dépassée entre temps, renoncer à ses prétentions et, par ailleurs, mettre en lumière, dans l’optique de l’histoire de l’Orient ancien révélé par les fouilles, certaines périodes de l’histoire biblique jusqu’ici fort mystérieuses, tel est le rôle positif de l’archéologie.

Déjà les textes de Ras Shamra sont devenus d’un extraordinaire intérêt pour la connaissance de l’arrière-plan cananéen sur lequel se profile l’histoire patriarcale. Ces textes qui, selon René Dussaud, «respirent l’esprit deutéronomiste», et qui remontent au XVIe siècle avant Jésus-Christ, sont la preuve que Wellhausen et ses émules, en abaissant la date du Deutéronome jusqu’au VIIe siècle, ont commis une bagatelle d’erreur de sept siècles.

Les archives de Mari, rigoureusement contemporaines des événements qu’elles rapportent (troisième millénaire avant Jésus-Christ), ont ressuscité la période patriarcale. «Les noms, les mots et les constructions grammaticales des tablettes de Mari, écrit Albright, sont beaucoup plus proches de l’hébreu biblique que ceux des tablettes beaucoup plus tardives d’Ugarit» (*). Cette appréciation souligne l’importance de ces archives pour l’exégèse du livre de la Genèse.

(*) W. F. Albright, in Journal of Biblical Literature, LVIII, part. II, p. 101. F. Les Tablettes de Mari et l’Ancien Testament, in Revue d’Hist. et de Phil. Relig., Strasbourg, 1950, N°1.

Aujourd’hui, les manuscrits de la mer Morte apportent une somme importante d’éléments favorables à la thèse biblique traditionnelle. Le texte complet d’Ésaïe, tandis qu’il constitue un remarquable plaidoyer en faveur de la tradition massorétique, jette le discrédit sur les conclusions aberrantes de la Haute-Critique.

On nous dira: «Mais vous partez en guerre contre des moulins à vent! Il y a beau temps que la Haute-Critique n’intéresse plus les théologiens! Lisez Karl Barth, lisez Bultmann, lisez Tillich, et vous constaterez que les hypothèses de l’Ecole de Wellhausen n’intéressent plus nos modernes théologiens».

Certes! Mais ce silence est d’autant plus dangereux qu’il sanctionne les résultats de la Haute-Critique sur certains points. Ces résultats sont considérés comme définitivement acquis. Ce sont des postulats sur lesquels il n’y a pas lieu de revenir. On en reste aux sources du Pentateuque, au second et au troisième Ésaïe.

Quant à la chronologie courte du temps de l’exode, la question reste ouverte. On n’a pas fini de tirer toutes les conclusions des révélations de l’archéologie qui conduisent à une objectivité sans cesse croissante.

Certains théologiens peuvent admettre que la Parole de Dieu soit dans la Bible; ils n’acceptent pas que la Bible soit la Parole de Dieu. Ils s’y refusent au nom de la science.

Or, voici une science digne de ce nom, une science qui n’a rien d’hypothétique: la science archéologique. Pourquoi refuser de la suivre dans ses conclusions constructives? Pourquoi ne pas reconsidérer à ses lumières le problème fondamental de l’autorité de la Bible ?

Un archéologue, dépouillé de tout parti pris dogmatique, n’a aucune peine à reconnaître que la Bible est la Parole de Dieu.

L’archéologie ne conduit pas automatiquement à la foi. Elle contribue avec éclat à faire grandir notre confiance en la Bible, en la véracité de ses données historiques.

En nous aidant à prendre au sérieux le Livre où Dieu nous parle, l’archéologie facilite grandement l’accès au message central de la Bible, message de l’amour insondable de Dieu manifesté en Christ. En définitive, c’est en fonction de Christ, hors de qui la Révélation biblique, dans ses pages historiques comme dans ses pages prophétiques, n’aurait aucun sens, que Dieu nous a donné sa Parole. Celle-ci est le moyen qu’il a choisi pour nous faire connaître le seul nom par lequel nous puissions être sauvés. C’est ainsi que la Bible est pour nous le viatique le plus précieux.

Et parce qu’elle apporte une contribution de premier ordre au crédit de la Bible, parce qu’elle chante ainsi à sa manière la gloire de Dieu, nous ne pouvons que rendre hommage au labeur désintéressé de la science archéologique.

© Édition originale, A.C.R.P.T. 1968
5ème édition 1993 avec permission de Radio Réveil et Paroles de Vie
CH-2022 Bevaix (Suisse)

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